L’AFO devrait représenter la francophonie ontarienne dansle dossier de l’Université Laurentienne

Une réponse à la lettre intitulée La communauté de la Laurentienne définit la voie à suivre de M. Robert Haché, Ph.D., publiée par La voix du Nord le 8 mars dernier

Par François Larocque, Stéphanie Chouinard et François Charbonneau

Nous avons lu avec beaucoup d’attention la lettre du recteur de l’Université Laurentienne, Robert Haché, que La voix du Nord a publiée sur son site Internet lundi dernier. Le recteur, nous croyons comprendre, veut se faire rassurant quant à la diversité des voix représentées dans à la médiation entreprise en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies pour restructurer l’université et assurer son avenir.

Nous avons été étonnés de son affirmation que les « nombreuses parties concernées [qui participent à la médiation] constituent un échantillon représentatif de la communauté de la Laurentienne ».

Pourtant, même si le Sénat de l’université, l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne, le Syndicat des employés de l’Université Laurentienne et les universités fédérées sont représentées lors des procédures en cour visant à guider l’université dans sa restructuration, force est de constater qu’aucune partie n’est explicitement mandatée de représenter la communauté franco-ontarienne et ses intérêts collectifs dans ce dossier.

Cette participation communautaire nous semble d’autant plus importante puisque, comme l’a fait remarquer le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), « les obligations linguistiques de l’institution ne font pas partie des sujets abordés dans les procédures judiciaires. La suite des procédures se passe en anglais, les documents sont en anglais. »

Afin de proposer un plan de relance viable, il nous apparaît essentiel qu’une représentation de la communauté franco-ontarienne soit assurée dans le cadre des procédures, et ce notamment afin de faire valoir les obligations du gouvernement de l’Ontario et de l’UniversitéLaurentienne par rapport à sa désignation en vertu de la Loi sur les services en français de l’institution et à son rôle capital dans la mise en œuvre de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

De plus, le gouvernement fédéral ayant signalé son intention de renforcer le continuum en éducation de la petite enfance au postsecondaire dans sa proposition de réforme des langues officielles et de modernisation de la Loi sur les langues officielles, des représentants communautaires francophones pourraient faire valoir des pistes de solution pertinentes auprès du médiateur, au profit de toutes les parties intéressées.pertinentes auprès du médiateur, au profit de toutes les parties intéressées.

Compte tenu de l’importance historique, symbolique et sociale de l’Université Laurentienne pour la francophonie de l’Ontario, la communauté franco-ontarienne a raison d’insister que les présentes démarches administratives tiennent compte de cette lentille francophone collective. Selon nous, l’AFO a la légitimité requise pour faire valoir les intérêts de la communauté franco-ontarienne dans le maintien et l’épanouissement continu de l’Université Laurentienne.

François Charbonneau, professeur agrégé à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa.

Stéphanie Chouinard, professeure adjointe au Département de science politiquedu Collège militaire royal (Kingston) / Queen’s University

François Larocque, titulaire de la Chaire de recherche, Droits et enjeux linguistiques; professeur titulaire à la Faculté de droit, Section de commonlaw, de l’Université d’Ottawa